Pas de bras, pas de chocolat

Les lépreux censurent Les Pirates ! Bons à rien, Mauvais en tout

Actualité | Par Julien Di Giacomo | Le 26 janvier 2012 à 13h15
Tags : censure, humour

Une des scènes du film Pirates! Band of Misfits, ce film d'animation en pâte à modeler qui sortira fin mars, a été coupée ces derniers jours. Pas parce qu'elle n'était pas bonne, mais parce qu'elle comportait une blague sur les lépreux.

Dans un des premiers trailers du film, on voyait un pirate attaquer un navire en lançant un très typique « Donnez-moi votre or ! », ce à quoi un membre de l'équipage lui répondait « Nous n'avons pas d'or, c'est un bateau de lépreux » avant que son bras ne se détache et tombe au sol ; il ajoutait alors « Vous voyez ? » Et à vrai dire, c'était plutôt drôle, voire même hilarant. Seulement, cet excellent gag n'a pas été du goût de la Lepra Health in Action, qui s'en est plaint à la prod, et qui a obtenu que la scène complète soit retirée du film. En conséquence, les bandes-annonces contenant la scène ont également été supprimées des sites sur lesquels elles se trouvaient. Heureusement, on la trouve encore sur YouTube.

Vraiment, les bras m'en tombent ! Quelle est maintenant la suite du programme ? Les associations d'amputés portent plainte parce qu'ils trouvent la représentation des jambes de bois du film discriminatoire, et tous les pirates retrouvent leurs membres. Puis, les associations de non-voyants s'insurgent de voir que les films de pirates présentent presque le fait d'être borgne comme un truc cool alors que ça ne l'est pas. Voilà que se pointe alors Brigitte Bardot, qui trouve que les perroquets sont traités comme des oiseaux-objets. Enfin, la Marine râle parce que Pirates! a pour personnages principaux? des pirates, ceux-là même qui sont responsables de la mort de leurs frères d'armes tombés au combat, et le film n'existe plus.

On pourra toujours nous ressortir cette vieille rengaine desprogienne du « on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde », sauf que cette maxime s'applique en fait surtout aux rapports interpersonnels. La peur de choquer est un méchant frein à la créativité, qui, heureusement n'a jamais affecté des cinéastes comme Quentin Tarantino, Stanley Kubrick ou Orson Welles... Je ne jette pas tant la pierre à cette association de lépreux, dont l'indignation est compréhensible, mais plutôt aux producteurs, qui ont oublié qu'un peu d'audace ne faisait jamais de mal à un film.

Souvenez-vous de cette blague révoltante dans un petit succès récent. Mais que fait la justice ?

Sources : Deadline, Rama's Screen | Image : © Columbia Pictures

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